On croyait l’âme disparue, reléguée au rayon des antiquités philosophiques et religieuses. Pourtant, le mythe est plus que jamais vivant.
Pour preuve la médiatisation incroyable de l’expérience du médecin américain Duncan MacDougall en 1907. Il a pesé des personnes au moment de leur mort, et a obtenu une perte de poids de 3/4 d’once, soit à peine un peu plus de 21 grammes.
Un roman d’André Mauroy, « Le Peseur d’âmes » (1931), le film d’Iñárritu, « 21 grammes », et quelques canulars ont alimenté le succès de cette pseudo-découverte : on aurait la preuve scientifique du principe vital immortel !
Deux artistes niçois bien connus : Daniel Airam et Patrick Schumacher, ont réinvesti le mythe de cette âme de laboratoire.
Dans la galerie des Dominicains ils ont installé une œuvre à la fois poétique, magique, un brin provocatrice, pour dire au fond que les plus hautes réalités s’éprouvent avant de se prouver, et que la fonction de l’art, de la poésie, de la musique est de nous donner à sentir, voir, toucher l’invisible.
Plus de cinq cent personnes ont eu la chance de vivre cet événement à la fois religieux et culturel, le 21 janvier, à Nice, rue Saint-François de Paule, face à l’opéra.
Un colloque a précédé la manifestation artistique, le même jour à 14h, dans la salle de conférence des Dominicains avec un égyptologue, un philosophe, un psychologue, un historien de l’art et même un marionnettiste qui a fait une démonstration sur le thème : « Objets animés, vous avez donc une âme ! » L’entrée était libre pour toutes les âmes, réelles et imaginaires…
L’installation de Daniel Airam et Patrick Schumacher était accompagnée de deux performances de Patrick Nicolas, Eric Caligaris et Dominique Zoladz (les 21 et 30 janvier), et d’une autre de Jean Mas de l’école de Nice, le 21 janvier, ainsi que d’un concert de la compagnie Picatrix, le 26 janvier sur le thème : « L’âme des Peuples ».
21 shumacher from Daniel Airam on Vimeo.
21 daniel airam from Daniel Airam on Vimeo.